Eglise de SAINT-CLAUD
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Restauration de l'église de Saint-Claud Sous l'éguide de la Fondation du Patrimoine, et avec le soutien de l'association "Sauvegarde de l'église de Saint-Claud", la commune de Saint-Claud souhaite, par le bias d'une souscription publique, associer à la restauration de l'église toutes les personnes et entreprises locales qui le désirent. Cliquez sur le lien dessous pour plus d'infos.
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Cette église de style gothique date du milieu du XVe siècle. Elle a été construite sous l'autorité du prieur bénédictin Antoine de Cosnac. L'église dépendant à la fois de l'évêché d'Angoulême et l'abbaye bénédictine de Saint-Sauveur de Charroux qui avait un prieuré (une dépendance) à Saint-Claud avec quelques moines sous la conduite d'un prieur. Il s'agit en fait d'une reconstruction. La précédente église, de style roman, ayant été détruite, comme une partie du bourg de Saint-Claud pendant la guerre de Cent Ans. Le mur nord comme la base du clocher sont tout ce qui subsiste de l'ancien édifice.
Cette reconstruction aurait bénéficié des subsides à la fois des barons de La Rochefoucauld et du comte d'Angoulême, Jean de Valois-Orléans. En témoignent le blason des La Rochefoucauld tout en haut du vitrail central du chœur, d'Antoine de Cosnac sur le pilier à droite du chœur et les fleurs de lys sur des clés de voûte et des chapiteaux pour le comte d'Angoulême issu de la famille royale des Valois. Le chœur est surélevé par rapport à la nef à cause de la crypte à demi enterrée qui se trouve au-dessous. Le plan de l'église avec des passages collatéraux, permettant des processions, de chaque côté de la nef, conduisant aux entrées de la crypte, à droite comme à gauche, indique qu'il s'agit bien d'une église de pèlerinage. C'est qu'en effet tout au long du Moyen Age, il y a eu un pèlerinage à la tombe de Saint-Claud (ou Clodoald). C'est au XVIe siècle, pendant les guerres de religion, que ce culte a pris fin avec la destruction du tombeau dans la crypte comme des statues et de leur support dans le portail d'entrée, les protestants étant opposés au culte des reliques. Lors de son séjour en Angoumois en 1534, Jean Calvin aurait prêché dans l'église et montré les invraisemblances de ce culte à Saint-Claud ce qui aurait irrité son auditoire... |
Mais de quel saint Claud s'agit-il ? C'est que deux traditions se rattachent à ce personnage. S'agit-il d'un ermite ayant bécu au VIIe siècle au bord du Son comme l'indique l'expression : "Entre le Son et la Sonnette, Saint Claud bâtit sa maisonnette" ? Il y avait eu d'autres ermites en pays charentais à la même époque : saint Groux, saint Fraigne, saint Amant, saint Cybard, etc. Ou s'agit-il du petit-fils de Clovis, Clodoald devenu saint Cloud ? Vraisemblablement, c'est la première hypothèse qui doit être retenue. Quant à la seconde, elle a été propagée par les moine des Charroux au Moyen Age bien peu soucieux de la vérité historique... Il en est résulté que c'est cette hypothèse qui a été retenue et qui explique l’abondance des fleurs de lys un peu partout dans l'église et jusque sur le tombeau dans la crypte, tant on était convaincu qu'il s'agissait d'un "fils de France" (de la famille des rois de France) !
A remarquer deux sculptures se faisant face sur les murs de l'église, représentant un couple pour l'un où un homme met la main sur la poitrine de la dame et un pied sous sa robe, l'autre étant plus digne où l'homme et la femme se tiennent bien droits. Quelle signification entendaient ainsi donner les sculpteurs ? Cela montre en tout cas que même à l'église au XVème siècle on ne craignait pas de donner dans la grivoiserie. Le clocher, de style roman à l'origine, avec un toit de tuiles à quatre pans, a été surhaussé en 1905 par une flèche de style gothique. Sur la façade en haut du portail d'entrée, on peut voir un blason vide, encadré de "sauvages" et surmonté d'un casque. Ce blason devait être peint aux couleurs et aux armes des La Rochefoucauld, seigneurs de la baronnie de Saint-Claud. Un autre blason, vide aussi, devait être peint aux couleurs et aux armes du prieur bénédictin du moment. La grande pierre plate au pied de cette façade servait autrefois à déposer le cercueil d'un défunt pour la prière (l'absoute) à la fin des funérailles, Il s'agit d'une ancienne pierre tombale ayant appartenu à une sépulture du chevalier de Ceris dans le cimetière voisin devenu une place au début XIXe siècle. Sources Jacques BAUDET |